écidément, le gouvernement navigue à vue dans la tragédie de la vallée du M’zab


Déclarations vengeresses reprises en chœur par une presse proche du pouvoir. Mise en accusation de militants politiques … On aura tout entendu aux lendemains des affrontements sanglants et les dizaines de morts qui en ont été victimes. Le régime, par la voix du premier ministre, a d’abord avancé le nom d’un "pays frère" sans nommer le Maroc. L’accusation a été rapportée entre autres par Ennahar, un média totalement acquis au pouvoir.

Les amabilités entre les deux pays sont une tradition. Dès que l’un est confronté à une crise interne, il accuse son voisin. Pour autant, le premier ministre n’a avancé aucun argument sérieux pour étayer son accusation.

Dans sa diatribe, le premier ministre se gardera de citer l’Arabie saoudite pourtant abondamment citée dans ces violences meurtrières. Pourtant, de nombreux analystes sérieux ont évoqué entre autres la main de l’Arabie saoudite dans la tragédie humanitaire du M'zab. Un pas que n'a pas franchi Sellal habituellement prompt à tirer à tout-va. On sait l’amitié qu’entretient le chef de l’Etat avec les monarchies arabes ; serait-ce la seule raison qui a empêché Sellal de pointer cette monarchie ? Sans aucun doute.

Le MAK, un parfait bouc-émissaire !

L'orage dans le regard, le propos en feu, Sellal pointe un autre "responsable". Après le Maroc, il embraye vengeur sur le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, un mouvement pacifique qui ne revendique comme ancrage populaire que la Kabylie. Voilà que grâce à une saillie d’Abdelmalek Sellal, on lui découvre une présence politique dans la vallée du M’zab !

L’accusation est extrêmement grave venant d’un haut responsable de l’Etat. Les rares apparitions de Kameleddine Fekhar au côte de Ferhat Mehenni, leader du MAK/GPK suffisent-elles pour accuser le premier d’être un militant du MAK ? Voire de lui faire porter la responsabilité des douloureux événements de la vallée du M’zab ? Manifestement, Sellal a perdu son sang-froid. Il ne s’est plus par quel bout prendre la situation dans le M’zab. Il est allé trop loin dans ses déclarations, même plus vite que la justice auquelle revient, dans une république qui se respecte, le rôle de juger des responsabilités dans cette tragédie. Par ailleurs, malgré les attaques les plus viles auxquelles il est confronté, ce mouvement autonomiste s’est toujours gardé de toute action violente.

l suit sur la sucre